vendredi 17 décembre 2010

Histoire du Wydad de Casablanca.


Le Wydad en 1942 

Debout droite à gauche: Abdelkader Benjelloun, Farrouj, Khali Bouchaib, Salem 1, Ould Aicha, Salem 2, Abdelkader Azba. Assis droite à gauche: Lokhmiri, Kadmiri, Kabbour, Mhimdate, Mohamed Naoui, Adiba

La lutte nationale à l'origine de la Création du Wydad Athletic Club :

L'origine de la création du Wydad Athletic Club, se trouve dans la résistance à l'oppression du protectorat. Ainsi, bien avant l'indépendance, le port de Casablanca était entouré d'un grand nombre de piscines, et pour pouvoir avoir accès à ces piscines, il fallait appartenir à un club, clubs qui étaient crées et gérés par des européens. A partir de 1935/1936, un certain nombre de marocains juifs et musulmans purent adhérer à ces clubs et ainsi profiter des piscines de la ville. Mais rapidement le nombre de marocains devint trop important ce qui provoqua une certaine forme de crainte de la part des européens qui renvoyèrent les 'indigènes" des clubs. C'est ainsi qu'est venue l'idée de la création d'un club par des marocains, de telle sorte à permettre aux juifs et aux musulmans de se baigner dans les piscines du port. Ainsi vint l'idée de créer le club du Wydad avec pour objectif avoué de participer aux compétitions de Water Polo...

La difficulté de créer un club 100% Marocain du temps du protectorat :

Tout ne fut pas très facile, car après avoir demandé plusieurs fois l'autorisation aux autorités françaises pour la création du club, demandes qui furent chaque fois sans réponse, les Wydadis de la première heure (Haj Mohamed Benjelloun et le docteur haj Abdellatif Benjelloun Touimi), contactèrent l'association franco-marocaine pour tenter le régler le problème de l'enregistrement du club. C'est ainsi que le résident général Nogues intervint personnellement pour autoriser la création du Wydad, ceci sous certaines conditions très contraignantes: l'éloignement de la religion (pas de religion dans le sport), l'éloignement de la politique, pas de racisme (envers les français), partage des 12 sièges du comité entre marocains et français à part égales. C'est ainsi que le 8 Mai 1937 pour la première fois au Maroc, fut crée un club par des marocains.

Les Premiers Dirigeants Wydadis :

Les membres du premier comité directeur du Wydad étaient: Haj Mohamed Benjelloun (président), Maitre Mohamed Zarouk, Mohamed Ben Lahsan, Haj Mohamed Ben Mohamed Ben Lahsan Benjelloun, Ralph Botbol, Charles Benchetrit, Docteur Bienvenu, Lucien Bilikrinieu, Pierre André, Boravel, Croné Vivirel, Mohamed Masson Il faut noter enfin le grand apport du docteur haj Abdellatif Benjelloun Touimi, qui devait s'occuper de la rédaction des statuts du club, ce dernier eut l'idée de créer des statuts généraux et non pas spécifiques à la natation, de telle manière à pouvoir créer d'autres sections pour le club, c'est ainsi qu'est apparut le basket ball en 1938 et le football en 1939, section qui fut crée par l'inoubliable Haj Tounsi alias Père Jégo. 
(Sur la photo, Feu Père Jégo)

Le choix du nom Wydad :
Plusieurs versions circulent selon l'origine du nom du club casablancais Wydad. Wydad en arabe signifiant Amour, chaque historien apporte son explication. Mais celle rapporté par Ahmed Lahrizi dans son livre sur le Wydad tome 1, est la plus répandue et la plus plausible. Ainsi selon ce dernier, lors des fréquentes réunions qui intervenaient avant la création du club, un des membres fondateurs arriva en retard, la raison était qu'il regardait le dernier film de l'actrice et chanteuse égyptienne Oum Kaltoum, dont le titre est: "Wydad". C'est ainsi que vint l'idée aux fondateurs de donner comme nom au club, le nom du film... (Sur la photo, l'affiche du film d'Oum Kaltoum, Wydad)

Le Wydad incarne la résistance face à l'occupant :

En raison de sa spécificité, le Wydad était l'incarnation de la résistance du peuple marocain face à l'occupation française. En effet dans tous les terrains du Maroc ou il se produisait, le WAC était encouragé par des milliers de supporters, tous marocains. Contrairement à d'autres clubs tels que le RAC ou l'USM, le Wydad était composé en majorité ( 10 joueurs sur 11 le maximum autorisé par les règlements ) de marocains, ainsi le Wydad était en quelques sortes l'équipe nationale du Maroc. A travers le sport et donc le WAC, les marocains pouvaient vaincre l'occupant.

Cette spécificité est propre au Wydad, aucun autre club marocain d'avant indépendance ne peut revendiquer un tel statut. Le WAC était le porte drapeaux du Maroc partout ou il jouait, ainsi lors d'un match de Coupe d'Afrique du Nord, alors qu'il se produisaient en Algérie, les joueurs marocains refusèrent de jouer tant que le drapeaux Marocain ne serait pas porté bien haut à coté du francais. Le match ne débuta que lorsque le drapeaux rouge frappé de l'étoile verte fut levé en compagnie du drapeaux tricolore. Une des nombreuses anecdotes qui démontre vraiment le coté patriote et courageux des Wydadis est celui de Feu Abdeslam qui lors de la présentation d'un match se mis à uriner en direction des musiciens qui jouaient la marseillaise.

Les grandes victoires du Wydad face au symbole de la France dans le football qu'était l'USM étaient vécues comme des fêtes nationales pour l'ensemble des marocains. C'est entre autre pour ces raisons que le principal support du Wydad n'était autre que le Prince héritier de l'époque (et Président d'Honneur) Feu Hassan II qui n'hésitait pas à descendre dans le vestiaire lors des mi-temps pour encourager les "troupes" marocaines. 
(Sur la photo, Feu Hassan II en compagnie de Feu Haj Mohamed Benjelloun, Président Fondateur du Wydad
Le Wydad en 1947 Debout de gauche à droite: Mohamed Benjelloun, En maillots: Mhamed, Chaine, Kacem Kassimi, Hay, Abdelkader El Azba, Ould Aicha. Assis de Gauche à droite: Driss, Kabour, Chtouki, Abdeslam, Ouzi 

Les premiers Exploits :

Le Wydad fut à l'avant-garde des équipes nationalistes au Maroc, puisqu'il était composé en majorité de joueurs marocains. L'équipe était sous la férule de Lahcen Tounsi, plus connu sous le nom de Père Jego, qui fut le co-fondateur de la section football et son secrétaire général jusqu'en 1956. Le premier match du Wydad eu lieu en septembre 1939 face à l'USM et se solda par une défaite 2-1; les joueurs qui portèrent le premier maillot du WAC étaient: Ould Aicha, Salem 1, Dumas, Kabbour, Hay, Duront, Mustapha, Abdelkader, Tanjié, Mbarek, Lakhmiri, ce dernier fut le premier buteur de l'histoire du Wydad.
Première équipe du Wydad en 1939
  
Lors de sa première année d'existence, le club réussit à arriver en finale de la "Coupe de guerre" que les Français avaient institué pendant la Deuxième Guerre Mondiale en remplacement du championnat national de football, c'était en 1939/1940.
Au cours de cette rencontre finale, l'USM ne put battre le Wydad qu'avec grande difficulté et par le score fort modeste d'un but à zéro. Les joueurs qui participèrent à cette finale étaient: Salem I, Layachi, Bouchaib Khali, Tanji, Ould Oum Zahra, Mbarek Mabi, Abdelkader Lokhmiri, Ramo et Blanco. En réponse à la belle prestation du Wydad, la fédération, institua un nouveau règlement qui obligeait les clubs à faire jouer au moins 5 européens dont un français au minimum. (Sur la photo la première équipe du Wydad qui joua au Stade Philip. (Debout de droite à gauche) , haj Mohamed Benjelloun, Haye, Bouchaib Khali, Mohamed Ould Aicha, Salem 1, Aiachi, Dourane, (Assis de droite à gauche) Abdelkader Lokhmiri, Mbarek Mabi, Blanco (Espagnol), Tanjié, Ramon (Francais) )

La Montée en Première Division : 

Après avoir joué pendant deux saisons la "Coupe de la Guerre", les autorités françaises, décidèrent de refaire jouer le championnat. Ainsi, même s'il s'était avéré plus fort que la plupart des autres clubs de D1, le Wydad se retrouva en 2eme division, pour une saison. La montée fut réussit suite à la victoire face à l'Ittihad Arribati par un but à zéro.

A noter que la fédération de l'époque était gérée par des équipes de 1ere division, qui avaient refusé la montée du Wydad l'année précédente. Lorsque le Wydad remporta son match face à l'Ittihad Ribati, et devait ainsi monter en 1ere division, la fédération lui imposa un autre match qui devait l'opposer à l'Ittihad de Meknes (USDM). Ce match eu lieu à huit clos à Meknes et durant le mois de ramadan, l'équipe de Meknes étant composée en majorité de non musulmans. Le Wydad remporta ce match sur un but de Ben Messaoud à la 12eme et reçu une lettre de la fédération validant la montée en 1ere division et regrettant la défaite de l'Ittihad Meknes. Le Wydad découvrait les injustices de la fédération et les combattait avec succès, ceci fut l'une des raisons de sa popularité auprès de la population marocaine. (
Sur la Photo, le Wydad qui a réussit la montée en 1941/1942, debout de droite à gauche Arancio, Salem Dandoune, Mohamed Ould Aicha, Salem 2, (assis de droite à gauche) Kabour, Ahmed Benmasoud, Naoui, Ahmidate, Adiba. Kadmiri qui a participé à la montée n'est pas sur la photo.)

1947/1948 le premier titre de Champion du Maroc :

Il a fallut attendre 9 ans pour voir le Wydad remporter son premier titre de Champion du Maroc face aux grands Clubs qu'étaient l'USM et l'USA. Le Wydad remporta cette saison 14 matchs, concéda 6 nuls et 2 défaites; marquant en 18 rencontres pas moins de 47 buts.
Le Wydad en 1947/1948
Debout de gauche à droite: Ould Aicha, Driss, Affari, Abdenbi, Chtouki, ? Abdeslam, ?, ? Assis de gauche à droite: Mohamed benjelloun, Hajjami, Driss, Si Mohamed Soubiss, ? , Kacem Kacimi
Fort de ce titre, les Rouges participèrent pour la première fois à la Coupe d'Afrique du Nord qu'il remportèrent haut la main face entre autre au Sporting Club Bel Abbes (SCBA), le club de légion algérienne. C'est d'ailleurs lors d'une rencontre face au SCBA que le Wydad fis sensation politiquement à l'étranger en refusant de jouer une rencontre très importante tant que le drapeau du Maroc ne flottait équitablement aux cotés du drapeau français.
En 1949 le Wydad réussi à remporter toutes les compétitions sur lesquelles il étaient engagé, ainsi en Championnat il pris la première place avec un total de 18 victoires, trois nuls et une seule défaite, marquant pour l'occasion plus de 62 buts. Puis ce fut au tour de du Championnat d'Afrique du nord de s'offrir au Wydad.
Après avoir aussi remporté le titre de Champion du Maroc 1949, le Wydad remporta aussi l'édition de 1950 ceci malgré une incroyable défaite face à l'UDSM à Casablanca même sur le score de 3 buts à 1, défaite qui allait être effacée lors du match retour grâce à une très belle victoire 4 buts à 0.
La passe de trois allait être suivie par un autre titre en championnat du Maroc 1951, titre auquel se rajoutaient les titres obtenus en Championnat d'Afrique du Nord entre 1949 et 1951. (Sur la photo on reconnait Chtouki, l'une des trois perles de la Triplette du WAC)
C'est à partir de ces exploits que l'histoire effective du Wydad prenait son envol. En parallèle à ces résultats sportifs, le WAC symbolisait aussi les victoires des marocains sur les français. Les principaux joueurs qui faisaient gagner le grand Wydad des années 40/50 étaient: Chtouki, Abdeslam et Driss, la triplette du WAC qui allait atterrir au Barca, mais le Prince de l'époque "Moulay Hassan", avait refusé que ce transfert ne se réalise afin de laisser au pays les grands hommes qui allaient contribuer à son indépendance. (Le Wydad Vainqueur de la Coupe d'Afrique du Nord en 1948, on reconnait en arrière plan Feu SM Hassan II et S.A.R Moulay Abdellah, en premier plan, de droite à gauche: Kacem Kacimi, Chahoud, Idriss, Mohamed Hajjami, Chtouki, Abdenbi Mestassi)

Le Wydad allait encore jouer une finale deux finales de la Coupe d'Afrique du Nord et s'incliner face à l'USA et au SCBA qui allaient être vécues comme des drames nationaux.

Le dernier titre remporté par le Wydad lors du protectorat était le titre de champion du Maroc en 1955, le 5eme titre du club. Les équipes qui composaient le championnat national étaient les suivantes: Wydad de Casablanca, l'USM, Club des Roches Noires, le RAC, l'Union Sportive De Meknes, l'ASTF, Club de Marrakech SAM, Club Sportif de Mazagan (El Jadida), Stade Marocain, Mouloudia d'Oujda, le FUS et l'Idéal.

Le Père jégo décoré par Mohamed V sous les yeux de Haj Benjelloun
Le Père Jégo, fondateur et entraineur de l'équipe de football du Wydad, avec laquelle il remporta les plus beaux titres vécu ses plus belles années de gloire. Il mourût en 1970.



Le dur choix de la continuité :
Au lendemain de l'indépendance, un dur choix attendait les dirigeants du Wydad, fallait il continuer l'aventure ? En effet deux théories s'opposaient à l'époque, la première partait du fait que le club était le symbole de la lutte pour l'indépendance, que sa tâche consistait à donner l'espoir aux populations marocaines en cette période d'occupation et qu'elle était maintenant terminée car le pays avait retrouvé son indépendance; il fallait donc dissoudre le Wydad et arrêter son activité car il ne pouvait pas participer aux championnats nationaux comme un simple club comme les autres puisqu'il n'était pas un simple club. La seconde théorie qui était elle au contraire favorable à la survie du Wydad et à son engagement dans les compétitions nationales, se basait sur le fait qu'une flamme avait été allumée dans le cœur de millions de marocains et que toutes ces compétences sportives qui s'étaient consacrées à la gloire du club ne pouvaient pas se perdre. Finalement la seconde théorie l'emporta sur la première, à la plus grande joie des millions de marocains qui ne pouvaient imaginer la disparition de ce monument de l'histoire du Maroc; c'est ainsi qu'a partir de ce moment, ceux qui n'étaient pas directement supporters du Wydad devenaient supporters d'une autre équipe et du Wydad. Le club qui résidait à Casablanca prenait alors pour l’éternité le titre de Wydad Al Oumma (le Wydad de la Nation), le club de toute la nation marocaine.
 Les débuts en Championnat du Maroc version FRMF :
Après le départ des français du Maroc, il fut décidé de créer la Fédération Royale Marocaine de Football qui aurait pour objectif de gérer les compétitions et équipes nationales. La première des décisions fut de créer la première division de football et pour cela tous les clubs furent mis en compétition pour une des 16 places de l'élite et l'ensemble des joueurs se retrouvaient libre d'aller dans le club de leur choix. Ainsi le Wydad se retrouva envahie par les meilleurs joueurs du pays qui désiraient tous porter le fabuleux maillot rouge. C'est donc sans aucun problème que le WAC réussi le match barrage imposé par la FRMF pour jouer en première division, c'était pour le compte de la saison 1956/1957, celle du premier titre post indépendance. En effet, le Wydad qui avait remporté le dernier championnat avant indépendance remporta également le premier championnat du Maroc moderne, emmené par de grands noms tels que  Kadmiri ou Belhassan  et Masson comme entraineur, le Pere Jégo ayant quitté le club après le dernier titre d’avant indépendance.
Lors de la saison suivante, le WAC s'est vu battre par le destin, en effet cette saison fut marquée par le forfait général de l'Union Sportive Marocain (USM) qui avait été battue par le Wydad en aller et retour, ce forfait fit perdre au WAC les 4 points de la victoire tandis que son concurrent direct, le KACM n'en perdit que deux, une différence qui fit prendre au titre la route de Marrakech.
Le Wydad devra ensuite attendre jusqu'en 1966 pour remporter son septième trophée en Championnat, cette fois ci les Rouges étaient coachés par un très grand nom du football mondial, le célèbre Prince du Parc, Abderahmane Belmahjoub qui était rentré au Maroc après une belle carrière en France et qui sévissait au Wydad en tant qu'entraineur joueur durant cette fabuleuse saison ou les rouges remontèrent sur la plus haute marche du podium. Un beau championnat remporté face au nouvel ennemi, le RCA suite à un coude à coude qui se termina par une fin de saison rocambolesque, en effet les rouges qui avaient un point d'avance sur leur poursuivant se devaient de remporter la dernière journée face au FUS, club qui était menacé par la relégation. La rencontre qui se jouait à Casablanca vit les rouges dominer le match et marquer l'unique but de la partie, mais les joueurs rbatis s'emportèrent au point que l'arbitre décida d'arrêter la rencontre et quitta le terrain. La FRMF pris alors une de ces décisions historiques et fit rejouer le match au lieu de donner la victoire du Wydad, et c'est ainsi que le Wydad dut regagner une seconde fois la rencontre dans un stade d'honneur vide car à huit clos, cette fois ci sur le score de deux buts à un, ce qui lui permettrait de devenir champion du Maroc pour la 7eme fois. (sur la photo le Wydad participant à la Coupe Mohamed V en 1966, on reconnait sur la photo de bout à de gauche à droite: Hajjami, Larbi, Sahraoui, Alaoui, Reddani, Abdelaziz, Miloud, Mohamed, Kabbour, assis de gauche à droite: Omar, Mustapha, Kebir, Zahid, Belmahjoub, Khalfi, Bakili et Beggar)
Les Rouges pouvaient alors participer à la Coupe Mohamed V, la prestigieuse compétition organisée chaque saison au Maroc et qui rassemblait les meilleurs clubs du Monde qui jouaient contre le Champion national. Cette saison la Coupe avait pour invités le mythique Real Madrid, tout récent vainqueur de la Coupe d'Europe des Champion face au Partizan de Belgrade (2-1), l'autre invité n'était autre que le célèbre Boca Juniors de Buenos Aires, le célèbre club argentin qui a enfanté plus tard Maradona, enfin le dernier invité étaient les FAR de Rabat renforcés par Akesbi.
La première rencontre opposait le Wydad au Real Madrid, étaient présents lors de cette rencontre toutes les stars du club madrilène, Gento, Amancio et Serena qui avaient marqué les deux buts de la finale de Coupe d'Europe. Le Wydad quant à lui alignait ses meilleurs joueurs menés par le Prince Belmahjoub, Khalfi et Sahraoui. La rencontre débuta sur les chapeaux de roue et les Wydadis montrèrent de très belles choses face au meilleur club d'Europe, la première mi-temps se terminait sur un score nul 0-0. La seconde mi-temps allait être cependant plus difficile pour les marocains qui marquèrent le coup face à des joueurs professionnels et pas n'importe lesquels. Ainsi à la 71 minute Amancio le buteur des merengue ouvrit le score pour doubler la mise 12 minutes plus tard. Le Wydad avait laché mais après un combat acharné. La victoire revenait aux espagnols qui allaient par la suite emporter la Coupe; les rouges quant à eux s'inclineront pour le compte de la 3eme place face aux FAR.
Trois ans plus tard le Wydad revient sur le devant de la scène et remporte son 8eme titre de Champion du Maroc grâce à de grands joueurs tels que Zahid, Sahraoui, Zeghrari ou le gardien Yachine que l'on retrouve sur la photo ci dessous. Ce dernier allait d'ailleurs réaliser un match épique face aux FAR de Rabat lors d'une confrontation historique à Casablanca avant de quitter le terrain sur blessure et laisser son équipe battre les militaires à 10 contre 11. Ce titre sera suivi de la participation à la Coupe Mohamed V, ou le Wydad eu à affronter le Bayer Munich de Beckenbauer et Gerd Muller, une défaite par 3 à 0 sanctionna cette rencontre ainsi qu'une autre défaite face à Sao Paulo lors du match de classement.
Le Wydad Champion du Maroc en 1969
La malédiction de la Coupe du Trône :
L'histoire d'Amour entre le Wydad et la Coupe du Trône ne débuta pas sous les meilleurs auspices. En effet il fallut attendre la 5eme finale pour enfin voir les Rouges remporter le prestigieux trophée, tant le destin s'acharnait sur les Wydadis. Lors de la première finale en 1957 par exemple, le score finale était d'un but partout, mais quelqu'un décida que le titre reviendrait à l'adversaire du jour, le Mouloudia d'Oujda car il avait marqué en premier, un règle inventée pour l'occasion alors que le règlement impliquait normalement de faire rejouer le match ou au pire de le donner gagnant à l'équipe qui aurait obtenu le plus de corners, le WAC en l'occurence. La quatrième finale, l'une des plus belles jouées à ce jour, vit après un mauvais début de match un grand Wydad revenir au score face au KACM, mais une fois de plus le destin bascula du coté adverse en faveur des adversaires du jour, score finale 3-2 en faveur des marrakchis. . C'était la dernière fois que le Wydad perdait une finale de Coupe du Trône pour rentrer dans une longue série de 9 finales gagnées.
Il aura donc fallu attendre 1970 pour enfin voir les Rouges porter le trophée offert des mains de Hassan II. Cette année la le Wydad jouait les 1/2 finales face au MAS à Casablanca et tout semblait aller au mieux pour les coéquipiers de Abdelkader qui menaient au score dès les premiers instants de la rencontre, et jouaient de plus face à un MAS amoindri car jouant à 10. Mais une fois de plus la malédiction de la Coupe du trône semblait s'abattre sur les Rouges et les massaouis égalisèrent et menèrent la fin de la rencontre au nul. Il fallait jouer un match d'appuis qui aurait lieu à Meknès. Cette rencontre qui était suivie par un très grand nombre de supporters fassis, vit une superbe équipe du WAC emmenée par un magistrale Zeghrari remporter le match suite à un magnifique but de Mehdi. Le Wydad était en finale et pouvait se préparer à affronter la Renaissance Sportive de Settat (RSS)
La RSS était incontestablement la meilleure équipe du Royaume à cette époque et venait de remporter le titre de Champion du Maroc qui était avait été devancé la saison précédente par le titre en Coupe du Trône, c'était donc deux doublés que tentaient de remporter les Settatis.
La finale de la coupe du Trône eu lieu le 14 avril 1970 devant le Roi Hassan II à Casablanca dans le stade d'Honneur devant plus de 40.000 spectateurs, le stade ne pouvant en accueillir plus. La rencontre vit un grand Wydad s'attaquer à la forteresse Settati et sur une superbe frappe lointaine de Abdelhak le gardien ne put que dévier vers la barre qui renvoya le ballon vers Zahid qui marqua le but de la victoire. Entre temps la RSS s'était vu expulser son capitaine d'équipe et meilleur joueur Slimani. Le Wydad tenait son match et au passage son premier trophée en Coupe du Trône.
Le Wydad avec Feu Hassan II lors de la finale de la Coupe 1970
Les vainqueurs de ce premier trophée avaient pour nom: Abdelkader, Abdelhak, Larbi, Hamoussa, Abdelaziz, Zghrari, Bidida, Abas, Zahid, Bakili et Mehdi
Le Wydad rentrait donc dans les années 70 après avoir remporté le seul titre qui manquait à son palmarès, une belle décennie attendait les Rouges.
Le Wydad en 1978
On reconnait Aziz Bouderbala, Petchou, Moujahid, Shaita, Larbi et Zaki

La décennie du renouveau  :
Tenant du titre de Champion du Maroc en 69 et de la Coupe en 70, le Wydad allait prendre un peu de recul au courant de la saison 71 et finir dans une inconfortable place de 7eme au classement général ; une place peu enviable qui allait être améliorée dès la saison suivante ou le titre fut raté de peu. Les Rouges jouaient le titre face à la robuste équipe de l’ADM renforcée par Sahraoui l'ancien Wydadi et qui comptait dans ses rangs un certain Abou Ali qui fera les beaux jours du Wydad par la suite. Les Wydadis devaient remporter l'avant dernier match face au Hassania à Casablanca, un match joué en nocturne qui se termina malheureusement sur le score d’un but partout dans un stade d’honneur plein à craquer.
Mais cette saison allait surtout être marquée par l’arrivée au poste de Président d’un homme qui allait chambouler l’histoire du club, un visionnaire qui imaginait la gestion d’un club de football d’une façon bien plus professionnelle que celle qui régissait le sport roi jusque la au Maroc. Cet homme était Abderrazak Mekouar, un personnage qui aurait été missionné par le Roi Hassan II en personne. (sur la photo le WAC en 1972/1973, on reconnait debout de gauche à droite: Maarouf, Abdelkhalek, Azzedine, Yachine, Zghari, Mehdi, Assis de gauche à droite: Bidida, Moujahid, Hassan, Ali, Baani ).
Le premier coup réalisé par Abderazzak Mekouar fut le match amical face au FC Barcelone de Yohan Cruyff en 1973, une rencontre qui fut jouée dans le petit stade du Père Jégo et qui attira une immense foule. Le score de cette rencontre fut en faveur des visiteurs qui l'emportèrent sur le score de trois buts à un, mais ce fut une immense fête du football qui devint une habitude par la suite car les rouges accueillirent ensuite d'autres grands noms du football tels que l'Ajax, Liverpool, Marseille, Saint Etienne ou Everton.
Wydad - Barça en amical en 1974
D'un point de vue stratégique, Abderazak Mekouar misa dès sa prise de fonction sur des investissements en infrastructure et lança la construction du centre sportif du Wydad, parallèlement à cela il engagea le Wydad sur la formation des joueurs et recruta quelques grands noms du football afin de permettre à ces jeunes de trouver le temps de s’imposer. C’est ainsi que le Wydad se retrouvait trois ans plus tard avec de grands joueurs tels que que Abou Ali de l'ADM (qui avait fusionné auparavant avec le RAC), Lachheb du MCO  et Abdelkhalek du TAS, ces derniers renforçaient un bon groupe déjà composé des Larbi Aherdane, Moujahid, Shaita ou Zeghrari. (sur la photo un scan d'un billet du match WAC - FC Barcelone joué à Cablanca le 1er mai 1974)
Un triplé historique :
C’est avec cette belle armada que le Wydad remportait le titre en 1975/1976 suite à une victoire face au MCO 1-0. Les rouges avaient marqué 53 buts et encaissé uniquement 22 , soit un goal avérage favorable de +31, de plus sur quinze rencontres jouées à domicile, les rouges réussirent le record de remporter 14 matchs, la plupart sur de larges scores. Forts de ces records les rouges remportaient leur neuvième titre en Championnat et pouvaient espérer d'autres titres qui ne tardèrent pas à s'accumuler.
En 1976/1977 Mekouar qui avait déjà réussi des grands coups en recrutant Lacheeb ou Abou Ali fit encore mieux en prenant au Raja le talentueux numéro 10 Mustapha Choukri plus connu sous le petit nom de : Petchou.
Renforcés par Petchou les rouges firent un massacre en championnat et remportèrent leur 10eme titre de Champion du Maroc; cette saison le Wydad joua toutes ses rencontres à guichets fermés et il fallait souvent venir tot au stade pour ne pas rater les premiers buts des Rouges qui bouclaient souvent le score en 1ere mi-temps. Le Wydad réussi à marquer 50 buts cette saison, marquant au moins trois fois dans 9 rencontres, remportant 14 matchs, concédant 11 nuls et 5 défaites. (sur la photo Abderazak Mekouar avec Petchou lors du départ de ce dernier vers l'Arabie Saoudite ou il mourru mystérieusement)
A la fin de cette saison le Wydad participa à la Coupe Mohamed V et eu à affronter l'équipe nationale de Roumanie face à laquelle il ne s'inclina qu'aux penaltys après avoir dominé toute la rencontre. Puis lors du match du classement les rouges l'emportèrent face à Everton sur le score d'un but à zéro, but marqué par Shaita d'un superbe coup franc. Le Wydad finissait de belle manière sa saison et pouvait attaquer la saison suivante avec pour objectif cette fois ci le premier doublé Coupe/Championnat de l'histoire du Royaume.
La saison 77/78 fut probablement l'une des plus belles et des plus faciles pour le Wydad. En effet cette saison les rouges occupèrent la première place au Championnat de la première à la dernière journée, prenant 11 points d'avance sur le MAS (soit 16 avec le système à 3 points), un record jamais égalé à ce jour. Les rouges ne concédère qu'une seule défaite cette saison et encore elle n'aurait jamais dut l'être, en effet les Rouges qui étaient en déplacement à Khartoum au Soudan ne devaient pas jouer un dimanche et rentrèrent tard en avion le samedi soir lorsqu'il leur fut indiqué qu'ils devaient jouer le lendemain face au RBM à Beni Mellal. Les joueurs furent sortis de leur lit le dimanche matin à 6h00 et prirent le car pour aller jouer cette rencontre sans intérêt sur un terrain en piteux état et concéder leur seule défaite de la saison. Le WAC remportait son 11eme titre de Champion et allait remporter le 16 juin 1978 le titre en Coupe du Trône face à la Renaissance de Kenitra sur le score de trois buts à zéro, tous inscrits par Abdelkhalek, meilleur buteur de la finale de la Coupe du Trône à ce jour. ( Sur la photo le Wydad en 1977: debout de gauche à droite: Pitchou, Said, Larbi, Kita, Kamal, Moujahid, Ahmed. Assis de gauche à droite: Abdelkhalek, Aziz, Chicha, Mjidou ).
Le mythique Wydad était ainsi Champion du Maroc et Vainqueur de la Coupe du trône 1977/1978, et était le premier club à réaliser le doublé dans le Royaume.
Deux coupes pour clore une décennie de gloire :
En mars 1979 le Wydad remporte l'unique Coupe Mohamed V du palmarès des clubs marocains en battant en finale le Canon de Yaoundé de Nkono aux penaltys. Les Rouges avaient battu en demi-finale le club sénégalais de la Jeanne d'Arc.
En octobre, dans un stade Mohamed V plein à craquer, les Rouges vont remporter la Coupe du Trône face au SCCM de Faras de Acila. Les coéquipiers de Bouderbala qui était remplaçant au Wydad et titulaire en équipe nationale vont marquer par deux fois, la première par l'intermédiaire de Lachheb à la 47eme minute puis par Abdelkhalek qui marquera un superbe but suite à une longue course de 70 mètres à la 76eme minute. Les Wydadis l'emporteront finalement sur le score de deux buts à un, Faras inscrivant l'unique but des Chababistes à la 78eme minute. (sur la photo Larbi Ahderdane reçevant le trophée de la Coupe Mohamed V)


On reconnait entre autre Azmi, Naybet, Daoudi, Benabicha, Mjid ou Fakherdine

 Les Wydadis savaient qu’il ne serait pas aisé de faire aussi bien que la décennie passée, mais ils ne pensaient pas que cela serait aussi difficile.  Trois petites lignes à rajouter dans le palmarès du club en dix ans.
Ces supporters qui n’eurent pas grand-chose à  se mettre sous la dent durant cette période qui ne fut pas l’une des plus dorées du club. Cependant il y avait bien sur de quoi être encore fier du Wydad. En 1982 le premier complexe sportif fut ouvert, comprenant trois terrains gazonnés, des terrains de tennis de hand ball et plusieurs vestiaires, une première au Maroc ; c’est dans ce complexe que fut organisé le Mondialito en 1986 qui rassemblait plusieurs équipes juniors du monde entier, dont le flamengo d'un certain Bebeto. Le Wydad fut aussi le premier club à inviter de grandes équipes étrangères, ainsi les Rouges eurent l’honneur de jouer face aux anglais de Liverpool, de Totenham ceux d’Everton à l’AS Saint Etienne de Platini.
La Coupe du Trône 1981 :
Le premier titre vint en 1981 en Coupe du Trône. Les rouges cette saison eurent à affronter au premier tour les FAR de Rabat, tour qui se joua en deux matchs, l'aller s'étant soldé par un nul 0-0, mais au retour les coéquipiers de Bouderbala l'emportèrent sur le score de deux buts à un. En 8eme de finale les rouges affrontèrent une vieillissante équipe du Chabab de Mohamedia, victoire 1-0. Aux niveau des quarts c'était au tour du club de la Renaissance de Settat de s'incliner 2-0 et enfin à celui de Fqih Ben Salah de se voir écraser par le WAC en 1/2 finale quatre buts à zéro.
Les rouges s'étaient donc placés en finale et avaient pour adversaire le CODM de Aziz Daidi coaché par Abdellah Stati, la rencontre se jouait à Rabat dans le stade petit stade du FUS plein à craquer. Le Wydad alignait pour cette rencontre ses meilleurs éléments mix de l'ancienne génération et de la nouvelle; ainsi on retrouvait dans les buts Zaki, puis Abdelhak, Larbi, Kamal, Gana, Jawad, Breja, Abdelhak D, Saber, Chicha et Bouderbala. Malgré la présence de ces joueurs qui étaient pour la plupart internationaux, le Wydad fut le premier à encaisser un but par l'intermédiaire d'Al Habbadi à la 14eme minute. Puis ce fut au tour des poulains de Mustapha Bettache, qui jouait sa dernière finale en tant qu'entraineur, de prendre le dessus sans vraiment convraincre. Il fallut attendre la 82eme minute et le but de Breja pour remettre les pendules à l'heure et trois minutes plus tard le but de Aziz Bouderbala pour clore le score et remporter ce quatrième titre en Coupe du Trône. (sur la photo le Wydad en 1981 au Stade Père Jégo, on reconnait debout de droite à gauche : Kharbouche, Abdelkhalek, Moujahid, Saad, Chrif, Safari, assis de droite à gauche : Bouderbala, Kamal, Chicha, Noureddine Gana)
Le Championnat 1985/1986 :
Depuis le début de la décennie, le Wydad n'a que peu brillé en Championnat. Une seconde place derrière le KAC en 1982, une troisième place en 83 et 85.
Il faudra attendre la saison 1985/1986 marquée par la belle participation du Maroc à la Coupe du Monde pour voir une nouvelle génération emmenée par un célèbre entraineur, Jean Vincent, ancien entraineur du FC Nantes, pour enfin voir le Wydad retrouver les sommets du Championnat et gagner le 12eme titre de Champion du Maroc.
Partant du constat que le WAC n'avait pas un effectif très riche, Vincent décida de lancer une équipe composée de jeunes, ainsi furent lancés nombre de joueurs qui eurent une belle carrière par la suite tels que Nader et Azmi; ces jeunes étaient encadrés par des joueurs de valeur qui n'avaient rien remporté non plus tels que Benabicha, Fakherdine ou Hers.
Cette saison était de plus l'une des plus longue de l'histoire du Championnat du Maroc car constituée de 38 journées. Les Rouges remportèrent 23 matchs, firent 9 nuls et concédèrent 9 défaites; marquant pour l'occasions 56 buts et n'en concédant que 27. Ils battaient ainsi le record de matchs remporté dans une saison détenue auparavant par le KAC avec 22 victoires. Finissant avec 93 points, le Wydad finissait Champion devant le Raja avec deux points d'avance et remportait son 12eme titre dans la compétition. (sur la photo le WAC en 1986, on reconnait debout de gauche à droite : Azmi, Fadel, Sahil, Saad, Zemmouri, Cherif, assis de gauche à droite : Fakherdine, Hirs, Mjidou Mustapha Gharchi, Gana)
La première participation en Coupe d'Afrique :
Vainqueur du Championnat, le Wydad participait pour la première fois aux compétitions africaines, jouant la Coupe d'Afrique des Champions 1987. Le premier adversaire du Wydad était l'équipe de l'AS Police de Mauritanie, l'aller se jouait à Casablanca et vit la victoire des coéquipiers de Fakherdine sur le score de 3 buts à 0, mais le retour ne fut même pas joué en raison de la disqualification de l'équipe mauritanienne pour non règlement des frais de participation.
Le Wydad en 1986 / 1987
Debout de droite à gauche: Azmi, Fadel, Benabicha, Houssine, Mahmoudi, Zemmouri
Assis de droite à gauche: Tawfik bellagha, Hirs, Ali, Gharchi, Nader
Pour le tour suivant le Wydad avait à affronter un très grand foudre de guerre, un très grand d'Afrique l'Ashanti Kotoko, vainqueur de la Coupe des Champions en 1970 et 1983 et trois fois finaliste. Le match aller se jouait à Casablanca en plein mois de Ramadan, une rencontre qui se solda par un nul 1-1 but de Benabicha. Le retour fut plus chaud pour les rouges qui eurent à subir les attaques des ghanéens durant toute la rencontre, Azmi réalisait ce jour une superbe rencontre mais la puissance des joueurs d'Ashanti était trop grande, la jeunesse et le manque d'expérience des Wydadis marquant un trop grand handicap. La rencontre pris fin sur le score de deux buts à zéro et clôturait la première participation du Wydad en Coupe d'Afrique.
Un titre qui lance une belle génération :
Au début de la saison 1989/1990 le Wydad dispose d'une très belle armada de joueurs qui n'attendent que le déclic pour dévorer des titres. Cette occasion se présente à la fin du mois de novembre 89 lorsque le WAC est invité à participer à la Coupe Arabe des Clubs Champions qu'organise le KACM. Les rouges sont placés dans le second groupe avec l'Etoile du Sahel, l'Ittifak Saoudi, Al Ansar du Liban et Al Fanja d'Oman, match qui se clos par un nul 0-0; viendront ensuite les victoires face à l'Ittifak Saoudi 2-0 et Al Ansar du Liban 2-0, les rouges étaient qualifiés pour les 1/2 finales et pouvaient aligner une équipe B lors du dernier match face à l'Etoile du Sahel, qui deviendra par la suite la bête noir du club en Compétitions internationales; la rencontre qui se jouait à Mohammedia se clos par une défaite 3-1, but de Benabicha.
En 1/2 finale face à la Jeunesse Sportive de Kabylie, le Wydad l'emporte 3-2 et s'ouvre la porte de la finale face au Hilal Saoudi, un match qui verra la supériorité des Wydadis emmenés par un superbe Moussa ndaw qui marque un but accompagné par Nader qui marque deux buts. Le match se termine par la victoire des rouges 3-1 et lance une belle génération qui marquera les années 90.
Le Wydad Champion d'Afrique en 1992
Toutes les stars sont présentes, Daoudi, Moussa, Abrami, Naybet, Benabicha, Friekh, Hassouni, Boujemaa, Chouaib, Achab, Vassili et Fadel et bien sur Youri
  Le premier titre de la décennie 90 :
En ce début de saison 1989/1990, le peuple Wydadi n’espère qu’une seule chose, c’est que le duo Nader et Moussa Ndaw puisse s’exprimer au mieux.  Pour cela ces derniers peuvent bénéficier des ballons de Fakherdine ou Benabicha tandis que la défense guidée par un Fadel  à la fleur de l’âge et un Azmi impérial  renforcent le socle de cette équipe appelée à réaliser des miracles.
La machine avait mise en marche par la victoire en Coupe Arabe des Clubs Champions, l'avenir allait être doré. La marche du Wydad était lancée et aucune équipe n’allait arrêter les rouges et les empêcher de remporter tous les titres en jeu.
Cette saison le Wydad allait accrocher le 13eme titre de Champion à son palmarès suite à un très bon parcours en Championnat, marquant cette saison plus de 45 buts dont certains cartons face à la RSS 4-1, face à l'ASFA 5-0, au FUS 4-0 et Sidi Kacem 5-1, le Raja aussi passa à la moulinette lors d'un derby suivi par 70.000 spectateurs, score 2-1. Les rouges emmenés par un superbe duo composé de Nader et Moussa qui avaient marqué 33 buts à eux seuls. En cette fin de saison le Wydad réussi aussi à se qualifier pour la finale de la Coupe du Trône 1989 en battant en 1/2 finale les FAR de Rabat dans un Stade Mohamed V (ex Stade d'Honneur) lors d'un match épique qui durant plus de 120 minutes et qui vit le Wydad l'emporter 3-2. La finale sera jouée en octobre 1991 et verra la victoire des Wydadis sur l'OCK à Rabat sur le score de deux buts à zéro, buts de Moussa et Benabicha. (sur la photo le Roi Hassan II remettant la Coupe à Fakherdine le capitaine d'équipe du Wydad lors de la finale de 89)
La confirmation au niveau national :
Le Wydad détenait en ce début de saison 90/91 les meilleurs joueurs du royaume en la personne de Moussa Ndaw, Fakherdine, Mjid Bouyboud, Benabicha, Fadel, Naybet, Abrami et Rachid Daoudi, tous étant internationaux. C'est donc tout normalement que les Rouges remportent le championnat cette saison la et rappellent la force de cette équipe qui avait dominé le football national dans les années 70. Les coéquipiers de Daoudi remportent 18 victoires, concèdent 6 nuls et 6 défaites, ils arrivent à remporter 9 victoires d'affilée, record inégalé au Maroc.
Mais le Wydad se doit de remporter ce titre qui lui manque : la Coupe d'Afrique des Champions.  Le Wydad s'engage donc cette année dans le périple africain et joue pour le premier tour le représentant du Niger, le Sahel SC qui s'incline à Casablanca 3-1 et concède le nul 0-0 à Niamey. Le tour suivant le Wydad doit affronter un grand d'Afrique, la Jeunesse Sportive de Kabylie, Champion d'Afrique en titre et qui est composée des meilleurs éléments d'Algérie, laquelle était Champion d'Afrique des Nations en titre.
C'est donc un ogre emmené par Moussa Saib que le Wydad doit affronter à Tizi Ouzou et devant lequel il s'incline 1-0 lors du match aller. Lors du match retour dans un stade plein à craquer le WAC devra attendre toute une mi-temps avant de faire tomber le Champion algérien; d'un premier coup de Moussa N'daw puis Mijid Bouyboud et encore Moussa N'daw. Le Wydad vient de balayer la JSK sur le score de trois buts à zéro et se qualifie pour les 1/4 de finale de la Coupe des Champions. (sur la photo Noureddine Naybet, l'un des meilleurs éléments de l'équipe du WAC du début des années 90)
En 1/4 le Wydad rencontre le club Africain de Tunis et s'incline lors du match aller 2-0 grâce principalement à un arbitrage maison qui brise les espoirs des Wydadis. Lors du retour la chance en sourira pas non plus aux Wydadis qui ne marqueront qu'un seul but par l'intermédiaire de Chouaib en fin de match.
La Coupe d'Afrique, Enfin !!!
Le Wydad sortait de la Coupe d'Afrique des Champions 1991 et jurait de remporter l'édition 1992, ce qu'il fit.
Ainsi lors du premier tour les coéquipiers de Daoudi balayèrent sans trop de problèmes le Real Bamako, (2-1 et 2-0). En 8eme de finale, c'était au tour du bon club de Julius Berger de s'l'incliner face au Wydad (0-0, 2-1). Les Rouges étaient en 1/4 de finale et pouvaient s'appreter à rencontrer du beau monde, ce furent les zambiens du Nkana Red Devils qui furent les premiers à faire douter les Wydadis; lors du match aller les adversaires du club casablancais l'emportèrent 2-1, mais lors du retour Daoudi et Moussa Ndaw firent parler la foudre et le WAC l'emporta 3-1. Le WAC était en 1/2 finale de la Coupe des Champions. (Vassili, le talentueux meneur soviétique lors de la finale face au Hilal en 1992)
L'adversaire que le hasard avait donné au Wydad était l'Asec Abidjan coachée alors par Philippe Troussier. Un autre grand club d'Afrique qui se retrouvait sur le chemin du WAC. Ainsi lors du match aller les ivoiriens assommèrent le Wydad et l'emportèrent 3-1, le but des rouges fut inscrit par Moussa Ndaw d'une superbe frappe lointaine. Les supporters Wydadis attendaient le Champion ivoirien lors du match retour et c'était un Complexe Mohamed V plein à craquer qui vit le Wydad hésiter lors d'une première mi-temps et qui put exploser lors du premier but de Mjid. Mais il fallait un second but pour pouvoir se qualifier à la finale, ce que fit Rachid Daoudi et lança le Wydad vers la première finale de son histoire.
Fakherdine levant la Coupe d'Afrique 1992 devant le Président de la CAF, Issa Hayatou
De la finale pas grand chose à retenir si ce n'est ces deux buts marqués par Daoudi et Fertout dans les dernières minutes du match aller, et le "non match" du retour. Le Wydad était Champion d'Afrique et dans les petits village d'Afrique on parlait des magnifiques coups francs de Daoudi, des superbes buts de Moussa ou des tacles rageurs de Naybet.
Le titre de 1993, le dernier avant une longue période :
Fort de son titre en Afrique, le Wydad revenait vers le championnat national et pouvait se venger de la perte du titre de Champion 91/92 laissé au KACM. Les rouges remportèrent 16 victoires, concédèrent 10 nuls et 4 défaites, inscrivant pour l'occasion 51 buts. Cette année le WAC mis des raclées à de nombreuses équipes telles que le RBM qui pris 6 buts à Casablanca, le MCO, le Hassania, la RSS ou l'OC en prirent trois chacun. Ce dernier joua d'ailleurs face au WAC lors de la dernière journée, les rouges alignèrent pour l'occasion une équipe composée uniquement de jeunes et de Fakherdine, score final 3-0 dont trois buts de Friekh.
Le Wydad Champion du Maroc 1992/1993
On reconnait, Achab, Naybet, Fadel, Faouzi, Fertout, Mestouri, Benabicha, Daoudi, Vassili et Fakherdine
Le Wydad en 1998/1999
On reconnait, Rabii, Bencherifa, Mbaye, Saad, Okba, Termina, Chbouki, Ratbaoui, Boujemaa, Bencheikh et Benabdellah
 La fin d’une génération :
Le titre de Champion obtenu en 1993 allait être marqué par le début de la fin du cycle des Daoudi, Mjid, Benabicha Naybet. Ce dernier fut le premier à quitter le navire à destination du FC Nantes,  le suivirent par la suite Mjid, Fertout et Daoudi, qui iront au Portugal et en Arabie Saoudite ; tandis que Fakherdine allait vers sa retraite et Azmi était parti au Raja après avoir été remercié par le nouveau Président Abdelmalek Sentissi qui lui avait pris la place de Abderazak Mekouar fatigué par tant d’années à la tête du club.
C’est donc un club nouveau qui débute avec de jeunes joueurs tels que le feu follet Saih, Boujemaa ou Sadri.  Des jeunes qui arriveront à offrir au club un nouveau titre en Coupe en 1994, cette fois ci encore le Wydad aura à affronter l’OCK, déjà battu en 1989. Dans un stade Mohamed V plein à craquer, les coéquipiers de Mjid Bouyboud, revenu d’une Coupe du Monde ratée aux USA, offrirent ce titre au public Wydadi sous les yeux de Feu Hassan II dont ce fut la dernière finale de Coupe du trône à Casablanca.
Une erreur administrative prive le WAC du 16eme titre :
Auréolé du titre en Coupe du Trône, le Wydad filait vers le titre de Champion du Maroc 94/95, mais deux erreurs administratives privent le club de 6 points pourtant gagnés sur le terrain face à la RSS et au KACM,  ainsi le WAC laissait au CODM le titre sur le papier alors qu’il l’avait remporté sur le terrain.
Le latéral droit, Abdelilah Saber, l'une des révélations de la saison 94/95
Ces erreurs allaient provoquer le début d’une guerre de dirigeants qui ne trouverait sa fin qu’en 1999 et qui fit perdre plein d’énergies aux composantes du Wydad et surtout plein de titres qui furent remportés par le Raja nouvellement fusionné avec l’Olympique de Casablanca.
Les Coupes compensent le vide :
En 1997, le WAC en pleine tempête de gestion fait appel à Abderazzak Mekouar pour une saison de transition. Le « vieux » dirigeant rappelle d’anciens joueurs tels que Daoudi ou Aziz Bouderbala et reforme une équipe solide qui flirte avec le titre jusqu’aux dernières journées mais se voit battre sur le fil par le RCA. D'ailleurs c'est cette année qu'eu lieu la fameuse anecdote du ballon qui n'avait pas tourné. En effet en plein derby entre le Wydad et le Raja, alors que les verts menaient au score, l'arbitre siffla un coup franc indirect à l'entrée de la surface, un ballon idéalement placé pour Daoudi. Ce dernier se mis en place et frappa le ballon juste après qu'un de ses coéquipiers l'eu touché, le ballon fila direct dans la lucarne laissant le gardien Deghay dans les bras de son poteau droit. Le public Wydadi était en folie mais l'arbitre siffla faute et donna le ballon aux verts, pretextant que le ballon n'avait pas tourné sur lui même; heureusement que par la suite le Wydad réussi à égalise par l'intermédiaire de Daoudi une fois de plus sur penalty cette fois ci, mais le ballon avait bien tourné sur lui même cette fois ci. (La photo ci dessous montre le gardien Deghay prenant le montant droit de ses buts dans les bras et le ballon au fond de ses filets)

Le titre perdu, la coupe permettra aux Rouges de se reprendre et lors d’une superbe finale jouée à Rabat un soir de juillet, Rachid Daoudi (encore lui) réussi l’un de ses fabuleux coup francs directement dans la lucarne du gardien Kaddour, un but marqué durant les prolongations. 
La saison suivante le Wydad se lançait dans une nouvelle ère et lançait une génération de jeunes emmenés par Termina, Saad, Faycal Amikadour, Redouane Allali et Chbouki. Ces dernires réussirent une belle saison en Championnat finissant à la seconde place, se qualifiant pour la finale de la Coupe du trône après une double confrontation face au RCA en 1/2 finale (2-2 puis 1-0) et une 1/2 finale face à El Jadida jouée à Marrakech durant laquelle Redouane Allali marqua un superbe but d'une belle frappe lointaine. Enfin en Coupe d'Afrique des vainqueurs de coupe, le Wydad réussi à se qualifier pour les 1/4 de finale en battant l'Union Douala sur le score de quatre à zéro dont un triplé de l'omniprésent Allali. (Sur la photo la joie de Bencherifa sur les epaules de Mbaye après la victoire lors du derby en Coupe face au RCA)
La saison 98/99 débutait avec un match en Coupe d'Afrique, rencontre remporté sur un large score de 6 à 3, le retour n'était plus qu'une formalité pour les poulains du coach Marcel Husson, la porte était ouverte pour les 1/2 finales et une confrontation avec la puissante Espérance de Tunis, composé de joueurs qui forment l'équipe nationale de Tunisie.
Le match aller des 1/2 finales de la Coupe des Coupes 1998 eurent lieu à  Tunis et les locaux bénéficièrent d'un arbitrage des plus favorable et l'emportèrent sur le score de 4-1. Les Wydadis se devaient de gagner 3-0 au retour. Ce fameux retour se joua dans un stade plein à craquer, plus de 70.000 Wydadis qui répondaient présents ce dimanche la. Une mi-temps mémorable plus tard, le Wydad menait déjà par deux buts à zéro, concrétisations de Allali encore et Bencherifa. Choukri El Ouar le gardien de l'espérance pouvait remercier dieu que les dizaines d'occasions n'aient pas trouvé ses filets, le gardien international de l'EST s'en sortait bien avec 2 buts d'encaissé. Tout le monde se demandait à quelle sauce les jeunots du Wydad allaient manger cette vieillissante Espérance lors du second half. Malheureusement la tension était tombée, c'est une autre équipe, moins convaincante que la première qui rentra sur la pelouse. Le score en resta la, et envoya l'EST vers la finale qu'elle remporta par la suite. Le Wydad venait encore de rater un rendez vous avec l'histoire. (sur la photo le Wydad face à l'Espérance de Tunis, on reconnait de droite à gauche: Benabdellah, Termina, Chbouki, Kahil, Khama, Bencheikh, Ratbaoui, Bencherifa, Allali, Saad et Faycal Amikadour)
La finale de la Coupe du Trône 1998 .... jouée en 1999 :
Malgré la défaite en Coupe d'Afrique les jeunots avaient montré de très belle qualité et pouvaient augurer une belle équipe pour le Wydad. C'est donc ce même groupe qui parti à l'assaut du Championnat avec succès. A dix journées de la fin le Wydad menait la course avec 7 points d'avance et plusieurs équipes relégables à jouer. Mais le destin s'abattait encore une fois sur les Rouges, un nul concédé face au Wydad de Fès à domicile, un autre face au Mouloudia, tous les deux relégués à la fin de la saison et enfin une défaite face au FUS, allaient permettre au RCA de se replacer dans la course. Le derby devait sceller le sort du titre 98/99, un match durant le Wydad réussi tout, frappant par deux fois la barre; puis alors que l'on s'acheminait vers la fin de la rencontre une course sur le coté droit de permis à un jeune joueur du Raja du nom de Rizki de marquer l'unique but de la partie et de sortir le WAC de la course.
Le Wydad perdait le titre de Champion, mais il se devait de remporter celui de la Coupe du Trône 98 qui devait se jouer à la fin de la saison 98/99. Pour cela le président Sentissi pensa à recruter Zaki qui avait réussi une belle saison avec le Sporting de Salé. Bien préparés pour cette finale qui allait les opposer aux FAR au stade Moulay Abdellah de Rabat, les Wydadis pressèrent dès les premières minutes de la rencontre et sur une passe en profondeur, Allali dribblait le gardien Brazi et remettait vers Boujemaa qui marquait le premier but de la rencontre. En fin de première mi-temps l'arbitre accorda un penalty aux militaires qui remirent les pendules à l'heure. Mais le Wydad n'avait pas dit son dernier mot; l'intenable Redouane Allali réussissait une belle course sur le coté droit et tirait un missile à l'entrée de la surface, ballon que ne put arrêter le gardien international des FAR, score WAC 2 FAR 1. Il ne fallait plus qu'attendre la fin de la rencontre et voir le WAC remporter sa 8eme coupe du Trône, la première pour Zaki en tant qu'entraineur. (Sur la photo les joueurs portent Zaki après la victoire en finale de Coupe du Trône)
La conquête de l'Afrique s'arrête une fois de plus en Tunisie :
La saison suivante, le Wydad repart en Championnat avec le même groupe que la saison précédente et toujours à sa tête Zaki qui mènera le groupe en Coupe d'Afrique. Ainsi la première rencontre de la saison oppose le WAC à l'USM Alger au stade Père Jégo, un match durant lequel rien de bien particulier ne se passe si ce n'est le but marqué par Bounabate. Le retour sera assez difficile à Alger 15 jours plus tard.

Allali à l'apogée de son art laisse un défenseur de l'USMA au sol suite à un dribble

A Alger, toute la presse ne jure que par les stars de l'USMA qui vise à remporter son premier titre africain. Le match qui se joue au stade du 5 juillet dont la pelouse est proche de la terre battue file dès les premiers instants de la rencontre en faveur des locaux qui marquent coup sur coup deux buts leur permettant de passer au tour suivant. Le Wydad est totalement méconnaissable pendant toute la partie, jusqu'a cette passe en profondeur à la 91eme minute de Imad Bencheikh vers Redouane Allali, ce dernier profite alors d'un raté du gardien local et marque le but que plus personne n'attendait. Le Wydad se qualifie ainsi pour les 1/2 finales in-extremis.
En 1/2 finale, le Wydad doit encore son destin à la chance face au Canon de Yaoundepuisque sur l'ensemble des deux rencontres les équipes se séparent sur des scores de parités (1-1 et 1-1).
La finale oppose finalement le WAC à un autre représentant tunisien, il s'agit cette fois ci de l'Etoile du Sahel, le troisième Grand de Tunisie qui compte dans ses rangs un certain Santos, futur meilleur buteur de la CAN 2004. Le match aller se joue à Sousse et le Wydad y réalise un bon match, mais une fois de plus (c'est de coutume en Tunisie), l'arbitrage bloque les rouges particulièrement sur les hors jeux imaginaires sifflés contre les joueurs du WAC, le match est serré et sur une erreur défensive les tunisiens marquent l'unique but de la rencontre. Le Wydad devra gagner par deux buts d'écart au moins au retour.
Le match retour se jouera dans le stade Larbi Zaouli en raison des travaux de réfection du Stade Mohamed V, ce sont donc plus de 25.000 Wydadis qui font le plein de ce petit stade et qui ne jurent que par les Allali et compagnie. Mais cette fois ci la chance n'allait pas être avec les poulains de Zaki, un coup franc anodin en première mi-temps allait offrir le premier but aux visiteurs, il fallait courir alors après trois buts contre l'une des meilleures équipes du continent. Le premier allait venir d'une belle frappe de Simohamed Lakhouil, le second des pieds d'Amine Marhoubi après un bon travail de Mbaye; mais le troisième but qui pouvait offrir ce titre aux Wydadis ne vint pas, et les tunisiens pouvaient fêter leur titre en plein cœur de Casablanca.
Le Wydad rate un dernier rendez vous avec l'histoire et termine fort mal le 20eme siècle.
Le Wydad Champion d'Afrique en 2002
Les années 2000, les années de l’excès :
La nouvelle décennie débute avec l’arrivée d’un nouveau président, Nassredine Doublali qui prend les commandes du club avec la ferme intention de ramener le club aux sommets ; pour cela un seul crédo, le recrutement même si cela doit passer par la destruction de la culture formatrice du club.
Les campagnes de recrutement débutent dès la première saison avec l’arrivée de plusieurs joueurs de Kenitra, Laayoune, Bernoussi, Beni Mellal, Rabat, Mohammedia, Safi et Tanger ; tout le Maroc se retrouve au Wydad, mais même l’étranger, des camerounais, des ghanéens, des ivoiriens ou des  brésiliens. Tout ce beau monde aura des résultats contrastés et le moule ne pris pas souvent. (Sur la photo on voit Rabii Lafoui emportant avec lui deux défenseur du Raja c'etait lors d'un derby ou il marqua un superbe but après avoir réalisé un grand pont sur Khoubache et Jrindou)
Ainsi en 2000/2001, alors que le groupe Wydadi semblait très solide, l’on se retrouvait souvent avec des résultats non-conformes au statut de champion que visait le club, durant cette même saison le Wydad réussi l’exploit d’aligner 5 entraineurs différents. La saison se dirigeait vers sa fin avec le traditionnel derby WAC-RCA qui se jouait pour la forme ; mais le résultat 3-0 en faveur des Rouges allait réveiller les  esprits des verts qui déposèrent une réserve sur un jeune joueur de 17 ans qui n’avait joué que 3 minutes, c’est ce que l’on appela l’Affaire Ait Laarif qui fit les choux gras de la presse pendant des mois.
L’épopée 2001/2002 et la perte de Youssef Belkhouja :
En 2001/2002, et l’arrivée d’un certain Ladislas Lozano, coach qui était arrivé avec Calais en finale de Coupe de France , le Wydad retrouve la vie, renforcé en cela par l’arrivée de bons joueurs tels que Madihi ou Emerson et l’éclosion d’un pur produit de l’école du Wydad, un certain Badr Kadouri.
La saison débutait par une belle affiche face au Raja en ½ finale de la Coupe du Trône, une rencontre au sommet qui fut malheureusement marquée par un évènement triste, la mort sur le terrain d’un joueur du Wydad, Youssef Belkhouja suite à une crise cardiaque. Un joueur fort talentueux et très apprécié par le public venait de perdre la vie avec le maillot du club sur le dos. A jamais le numéro 19 de Youssef Belkhouja restera gravé dans les esprits du WAC et depuis ce numéro n’est plus porté. La rencontre quant à elle s’était soldée par la victoire des Rouges suite à un but de Badr Kadouri. (Sur la photo Youssef Belkhouja le jour de son décès en plein derby WAC-RCA)
Pour revenir à la saison 2001/2002, le Wydad réussi de fort belles performances et le public ne s’y trompait pas en revenant en masse assister aux rencontres des coéquipiers de Bencherifa.  On s’acheminait vers la fin de saison et le coude à coude était toujours de mise entre le Wydad, le Raja et le leader le Hassania. La première manche allait se jouer entre le WAC et le Raja pour le compte de la 27eme journée du Championnat. Les rouges qui comptaient trois points d’avance se devaient de gagner pour rester dans la course au titre, ce qu’ils firent sur le terrain sur le score de deux buts à zéro, deux penaltys tirés par Bencherifa. Mais le plus remarquable ne fut pas la victoire mais la manière avec laquelle furent marqués les deux buts sur penalty, ces tirs furent d’une telle puissance que les filets du gardien Bouabdellaoui ne purent pas retenir le ballon et furent par deux fois transpercés.
L'un des penaltys canon de Bencherifa qui transpercèrent les filets du gardien Bouabdellaoui.
Le Raja ecarté du titre, le WAC n’avait plus qu’un seul adversaire le Hassania, même s’il fallait passer par la case Khemisset avant. Une petite victoire remporté en fin de match conjugée à la défaite des gadiris face aux FAR replaça le Wydad en tête du Championnat, il fallait alors aller à Agadir pour le compte de l’avant dernière journée, soit gagner et être Champion ce jour la, soit faire un nul et gagner  à Casablanca lors de la dernière journée. Malheureusement une fois de plus le destin fut contre les Rouges qui s’inclinèrent sur le score d’un but à zéro, une fois de plus le destin s’en était pris aux rouges. En effet le but marqué le fut suite à un ballon sorti en touche par un Wydadi pour permettre au médecin du Hassania de soigner un joueur, mais lors de la reprise les Soussis au lieu de rendre le ballon s’en allèrent direct vers le but et le roumain Cornea marqua l’unique but de la partie. Une semaine plus tard le Hassania était déclaré Champion à Meknes.
Deux titres en moins d’un mois :
Pour la saison 2002/2003, le Président Doublali fit confiance une fois de plus à Oscar Fullone. Ce denier avait trois fronts sur lesquels se battre, le premier était la Coupe d’Afrique des Vainqueurs de Coupe, la seconde la finale de la Coupe du Trône face au Mas et le dernier tableau était bien sur le Championnat.
Dans le premier tableau Oscar réussi un exploit en envoyant le WAC en finale grâce à une superbe qualification face à l’USM Alger emmenée par Bilal Dziri et Houcine Achiou. Le score à l’aller était de 0-0, pour le retour à Alger Oscar fit rentrer deux joueurs juniors qui avaient joué la veille un match de qualification à la Coupe d’Afrique des Nations Junior à El Jadida et qui avaient pris l’avion du matin en provenance de Casablanca. Ces deux éléments étaient Abdelhak Ait Laarif et Omad Bahafid, deux éléments qui firent des merveilles lors de ce match, le second obtenant un penalty et le premier le marquant. Le Wydad se retrouvait en finale d’une compétition africaine pour la 3eme fois. (sur la photo le Wydad face à l'AS Vita lors des 1/4 de finale retour de la Coupe des Coupes 2002 à Casablanca)
Mais il fallait jouer entre temps la finale de la Coupe du trône 2001 face au MAS à Rabat. Dans un stade Moulay Abdellah vers lequel s’étaient déplacés plus de 45.000 Wydadis,  on vit un Wydad dominer l’ensemble de la rencontre sans jamais réussir à concrétiser.  Mais lors de la prolongation, suite à une combinaison collective entre Lansri et Chamsedine, le premier ouvrait le score et marquait l’unique but en or de l’histoire des finales de Coupe du Trône et offrait pour l’occasion au Wydad sa 9eme Coupe du Trône. Les rouges pouvaient se concentrer sur la Coupe d’Afrique.
L’adversaire était l’Ashanti Kotoko, une ancienne connaissance. Le match aller se jouait à Casablanca et le Wydad sous une pluie battante arrivait à battre cette excellente équipe sur le score d’un but à zéro, concrétisation de Madihi. Lors du match retour, les locaux marquèrent dès l’entame, mais un superbe heading de Mustapha Talha remis les pendules à l’heure, le second but des ghanéens ne suffit pas à empêcher le Wydad de remporter son 2eme trophée continental.
Le heading de Talha qui envoyait le Wydad sur le toit de l'Afrique
Champion d’Afrique, le Wydad devait jouer en février la Super Coupe d’Afrique face au Zamalek du Caire, une défaite 3 buts à 1 ramena les Wydadis sur terre et leur montra que le chemin était encore long à parcourir. En effet en championnat les choses n’allaient pas au mieux, le Hassania était encore une fois leader et le Wydad ne parvenait pas à se prendre le devant. Un dernier duel lors de la dernière journée se devait d’être favorable aux Rouges mais le nul sanctionna la rencontre et les Gadiris pouvaient fêter leur second titre de leur histoire.
Vainqueur de deux titres, Doublali pouvait partir avec la sensation du service accompli, même si le club était au plus mal financièrement et sportivement  avec une équipe vieillissante. Son remplaçant, Abdelilah El Menjra devrait remettre l’équipe en marche.
2003/2005, deux années de transition :
Septembre 2003, l’histoire donnait rendez vous aux Rouges lors d’un derby de Coupe du Trône face au Raja devant les experts de la FIFA, une fête du football qui vit un Wydad l’emporter aux tirs aux buts 12 tirs à 11. Le WAC retrouvait la finale de cette compétition qu’il chérissait tant, une finale face aux FAR de Rabat, équipe retrouvée grâce à l’arrivée de Mhamed Fakher, double vainqueur du championnat avec le Hassania. Mais les dizaines de milliers de supporters Wydadis assistèrent à un non match suite à l’ouverture au score des militaires qui jouaient dans leur stade ; Fakhir fit jouer la défense à outrance et ne laissa aucune ouverture à l’équipe de Michel Decastel. 
Ce fut la première défaite du Wydad en Finale de Coupe du Trône depuis 1964 ; et ce ne fut pas la première malheureusement car la saison suivante face à ces mêmes militaires le Wydad dut s’incliner encore en finale aux penaltys. Ce même sort s’acharnera sur le Wydad en championnat, malgré un titre de Champion d’Automne acquis haut la main, les Rouges n’arrivèrent pas à confirmer leur début de saison et lâchèrent du lest vers la fin avant d’être abattus  lors du derby face au Raja par un but à la dernière minute de Soufiane Alloudi. Le Wydad venait encore de perdre le titre de Champion qu’il n’avait plus remporté depuis 12 ans. (sur la photo l'équipe du Wydad lors du derby WAC-RCA de la fifa, remporté par le WAC 12 à 11, on reconnait Bencheikh, Bencherifa, Louissi, MAdihi, Zerrouk, Boujemaa, Bourji, Khama, nadir, Talha et Rabii, le coach étant Todorov)
2005/2006, Louissi écrit l’histoire :
Lors de l’assemblée générale de juillet 2005, les adhérents du club décident de changer de Président et donnent leur confiance à Taib Fechtali avec pour principal tâche de remporter le titre de Champion du Maroc, qui fuit le club depuis 13 saisons.
Le nouveau président ne sera pas aidé dans sa tâche par les fuites de joueurs tels que Ait Laarif vers la Tunisie, Chamsedine vers la France et le départ d’anciens cadres tels qu’Abrami. L’équipe est à reconstruire et rares sont ceux qui misent sur une victoire finale. Le recrutement d’un nouveau coach en la personne du portugais José Romao et l’apport de quelques joueurs tels que Brazi Talbi de Berkane ou Sekkat du MAS fit la différence. Le Wydad prend la première place dès la première journée et ne la lâchera plus. Avec 4 points d’avance à mi-parcours les Rouges remportent le titre honorifique de Champion d’Automne, un titre qui a rarement porté bonheur. (la joie de Talbi après le but marqué contre le RCA en championnat)
La phase retour s’annonce difficile avec un Raja et des Far qui réussissent souvent cette partie de la saison contrairement au WAC. Mais cette fois ci le parcours est sans fautes. Des victoires importantes obtenues difficilement face au Mat à Tetouan, face à l’ASS à Kenitra font la différence, puis vient le choc face aux FAR, un mercredi en soirée. Un match tactique qui verra la victoire des coéquipiers de Bencherifa sur le score d’un but à zéro. La différence est marquée par rapport aux militaires, il reste le Raja qui compte des matchs en retard qu’il négociera très mal.
L'équipe du Wydad qui l'emporte sur les FAR 1-0 en 2005/2006
On reconnait : Gosso, Madihi, Touré, Zerrouk, Bourji, Nadir, Louissi, Bencherifa, Brazi, Falah et Sekkat
Lors de la 27eme journée, le Wydad se déplace à Rabat pour y affronter l’Union Touarga qui joue contre la relégation, un match très difficile que les Rouges joueront sans plusieurs titulaires soit convoqués en équipe nationale ou blessés ; mais cette saison devait être celle du WAC car en fin de match Jouaya marquait un but incroyable suite à une percée de Bourji. Le Wydad n’est plus qu’a un seul point du titre tant désiré et compte encore 4 matchs à jouer. Ce point il faudra le prendre face à l’éternel rival, le Raja lors d’un match en retard joué le mercredi 24 mai en fin d’après midi.
Le 16e titre de Champion venu du ciel :
Ce mercredi restera gravé dans la mémoire de tous les Wydadis, jeunes ou vieux, car il leur a offert ce titre tant attendu et de la plus belle des façons. En effet face aux Rouges qui jouaient pour le titre, il y avait les verts qui ne voulaient aucunement offrir le plaisir aux Wydadis de remporter le championnat à leurs dépends et face à leur propre public.
Heureusement pour le public de la Frimija, le mythique virage du Wydad, plein à craquer contrairement à son vis-à-vis rajaoui, le destin allait faire pencher la balance du coté des Rouges.  En effet après une première mi-temps insipide, l’arbitre allait offrir un penalty injuste aux verts au début du second half, le Raja prend l’avantage. S’en suit une folle course à l’égalisation, le coach Wydadi procède à l’incorporation de plusieurs attaquants, les Rouges habitent dans la surface de réparation de leurs adversaires, mais rien n’y fait, le but ne veut pas venir. L’arbitre assistant lève son panneau pour indiquer le nombre de minutes d’arrêt de jeu : Sept. Il ne faut plus que sept minutes à résister pour les poulains d’Oscar Fullone, le coach argentin du Raja.  Mais sept minutes, c’est une de trop pour arrêter le superbe tir du gauche qu’envoi à la 96eme minute le défenseur Hicham Louissi dans la lucarne du gardien Kouha. Le stade Mohamed explose et avec lui toute la fierté des rajaouis accumulée depuis 10 années ; le Wydad remporte enfin ce titre tant attendu depuis 13 années ; il s’agit du 16eme dans l’histoire du club, le 36eme toutes catégories confondues, la aussi un record.
Le gardien Kouha et le défenseur Jrindou du Raja ne peuvent que constater le ballon au fond de leur fillet. Le Wydad est Champion du Maroc 2005/2006


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